Prokofiev
"Comme pas mal d’artistes de l’avant-garde, je fuis la révolution russe d'Avril 1918, pays où pourtant surgit un véritable bouillonnement culturel. J'ai 27 ans et je rejoins les États-Unis depuis Vladivostok.
Après de nombreux allers-retours entre l’Amérique et la France pour voir Diaghilev, le fondateur des ballets russes, qui souhaite créer un art total où serait réunis costumes, danse et musique, j'adhère à ce projet et lui compose même une musique : Le Chout (le bouffon en russe).
C’est pour achever cette œuvre que je décide de passer 9 mois en France, au bord de la mer.
C'est alors qu'un ami me conseille la station balnéaire de Saint-Brevin.
J'arrive en Mars 1921 avec ma compagne, Lina, à Saint-Nazaire, par le train. Ma mère nous rejoint ensuite. Elle vient d’Odessa, d’où elle fuit aussi la révolution. Je me fais livrer un piano en bac, puis en carriole, jusqu’à la maison que je loue, la « villa des Cytises », dans le secteur des Rochelets.
Elle existe toujours, mais elle a changé de nom.
Nous profitons du calme et de la campagne. Je consacre mes matinées au piano et joue aux échecs après le déjeuner, avec notamment (ou contre !) Capablanca, un grand joueur, qui sera champion du monde à l’été 1921 !
L’après-midi, nous nous baignons et je me remets au piano, de 18h à 18h30. Après le dîner, avec ma mère et Lina, nous lisons les journaux, des livres... Les journées se terminent toujours par un fromage blanc acheté à la ferme. Tout est charmant ici !
Durant ce séjour, j'ai achevé le concerto numéro 3, quasiment terminé Le Chout, composé L’Amour des trois oranges, et commencé à réfléchir à Ange de Feu, j'achève la suite Scythe et Les Cinq Poèmes, avec Constantin Balmont. Lui aussi réside à Saint-Brevin et lui aussi a fui la révolution russe. Il est beaucoup plus âgé que moi, mais nous nous adorons !
Le rapport des mots avec la musique nous fascine !
À cette époque, la chanson est très peu développée.
Nous créons alors Les Cinq Poèmes. Ce sera même une œuvre à 3 puisque Lina chantera !"
Sergueï Prokofiev (1891-1953)
Parmi les sources :
Un été russe à Saint-Brevin - 2011 - Véronique Mathot.
Après de nombreux allers-retours entre l’Amérique et la France pour voir Diaghilev, le fondateur des ballets russes, qui souhaite créer un art total où serait réunis costumes, danse et musique, j'adhère à ce projet et lui compose même une musique : Le Chout (le bouffon en russe).
C’est pour achever cette œuvre que je décide de passer 9 mois en France, au bord de la mer.
C'est alors qu'un ami me conseille la station balnéaire de Saint-Brevin.
J'arrive en Mars 1921 avec ma compagne, Lina, à Saint-Nazaire, par le train. Ma mère nous rejoint ensuite. Elle vient d’Odessa, d’où elle fuit aussi la révolution. Je me fais livrer un piano en bac, puis en carriole, jusqu’à la maison que je loue, la « villa des Cytises », dans le secteur des Rochelets.
Elle existe toujours, mais elle a changé de nom.
Nous profitons du calme et de la campagne. Je consacre mes matinées au piano et joue aux échecs après le déjeuner, avec notamment (ou contre !) Capablanca, un grand joueur, qui sera champion du monde à l’été 1921 !
L’après-midi, nous nous baignons et je me remets au piano, de 18h à 18h30. Après le dîner, avec ma mère et Lina, nous lisons les journaux, des livres... Les journées se terminent toujours par un fromage blanc acheté à la ferme. Tout est charmant ici !
Durant ce séjour, j'ai achevé le concerto numéro 3, quasiment terminé Le Chout, composé L’Amour des trois oranges, et commencé à réfléchir à Ange de Feu, j'achève la suite Scythe et Les Cinq Poèmes, avec Constantin Balmont. Lui aussi réside à Saint-Brevin et lui aussi a fui la révolution russe. Il est beaucoup plus âgé que moi, mais nous nous adorons !
Le rapport des mots avec la musique nous fascine !
À cette époque, la chanson est très peu développée.
Nous créons alors Les Cinq Poèmes. Ce sera même une œuvre à 3 puisque Lina chantera !"
Sergueï Prokofiev (1891-1953)
Parmi les sources :
Un été russe à Saint-Brevin - 2011 - Véronique Mathot.
Un été magique à Saint-Brevin